Ondřej Adámek a créé avec Carol Jimenez Airmachine, un instrument polyforme activé par l’air, soufflé ou aspiré périodiquement. Airmachine est jouée en concert par un interprète (pianiste, percussionniste…) et rend une musique très précise et virtuose constituée de sons inouïs selon un rythme groovy en solo ou en combinaison avec un groupe instrumental. Divers instruments et objets peuvent être connectés à cette structure qui manifeste conjointement son et mouvement. Airmachine se produit aussi dans des installations. Cet orgue humain et organique, accumulant instruments non accordés ou accordés en micro-tonalité, donne vie à des objets. C’est le rythme des poumons qui se donne à voir et à entendre. L’inspiration, l’expiration, autant que le moment de suspens qui les articule, manifestent le souffle in extenso. Airmachine le soulève jusqu’au dernier soupir. Elle déclenche, par ses images et ses cris, des visions grotesques d’une poésie énergique.
Airmachine est faite avec la collaboration de Carol Jimenez, Christophe Lebreton, Sukandar Kartadinata et avec le soutien de la GRAME, Berliner Künstlerprogramm des DAAD, SWR-Festival Donaueschingen, villa Médicis
https://www.grame.fr/prod/airmachine-2
Airmachine est un instrument polyvalent, en cours de développement, fonctionnant avec de l’air soufflé ou aspiré de manière rythmique et auquel des instruments et des objets divers peut être connectés afin de créer un son ou un mouvement accompagnant un son.
• Les gaines électriques annelées servent de tubes harmoniques pour créer un son spécifique : un arpège d’un spectre harmonique qui peut devenir fort et perçant.
• Les tubes en PVC sonnent comme des instruments à cuivre ; une légère touche sur la membrane en latex modifie la hauteur du son et produit des glissandi si rapides et larges à la fois que seuls peuvent concurrencer quelques instruments traditionnels Indiens, tels que le nagaswaram.
• Les langues de belle-mère deviennent grotesques quand elles s’énervent. Elles donnent des coups de poing en poussant un cri animal, puis se rembobinent à toute allure sous l’effet de l’air aspiré dans un froissement de papier.
• Les flûtes en PVC sont des copies de fujara (flûtes de bergers slovaques) dont les harmoniques changent très vite en fonction de la pression de l’air. Elles sont accordées en micro-intervalles. Quand les moteurs s’arrêtent, l’air s’affaiblit et l’orgue exhale son dernier soupir.